" Notes sur l'équitation " Commandant Bouhet - Saïgon - Décembre 1946
" Nous fîmes enfin la connaissance du Maître, car Beudant existe, et nous réussîmes à lui arracher quelques aveux: "...Relevez très haut l'encolure... les mains au-dessus des oreilles... l'encolure verticale."
Après plusieurs années de travail, je crois avoir compris, et le hasard m'offrant une retraite paisible, j'en profite pour fixer par écrit mes dernières - souhaitons-le - idées équestres.
Les ouvrages de Beudant sont, avec quelques digressions, la copie à peu près parfaite de l'ouvrage de Faverot.
Aussi modeste que fin écuyer, il ne se crut pas autorisé à en changer le fond et la forme.
Pour ma part, il ne m'a pas été possible de comprendre cette méthode à sa seule lecture. Il m'a fallu un travail constant, les tatonnements sans fin et les explications du Maître pour comprendre. C'est que, en effet, trop d'idées fausses obscurcissaient ma vue, et "comprendre, c'est sentir. "
IX- Observations – Assouplissements : NE - Bouhet page 9 e t 10
" La plupart des méthodes d'équitation parlent en permanence
d'assouplissements: assouplir bouche, encolure, épaules, reins, hanches, etc.
Le règlement d'équitation et de dressage y revient sans cesse et "l'épaule en dedans" y est donnée comme le premier et le dernier des assouplissements. Ce terme est un de ceux qui ont le plus contribuéà fausser les idées des cavaliers. De là tout ce travail sur le cercle, voltes, 1/2 voltes, etc...
Or, la première impression ressentie sur un jeune cheval et la plus désagréable vient de la souplesse exagérée de votre monture qui se ploie en tous sens, sans obéir. Le vieux cheval? Mais il se sert de sa souplesse pour vous échapper. Avec quelle aisance il prend avec sa mâchoire inférieure un branche du mors de bride! Et quelle souplesse dans le coup de pied au talon qui le gratte!
Le chevalenliberté est naturellement souple. Il change de pied, prend ses tournants au galop à faux, saute, etc.
S'il se contracte, c'est contre le cavalier et d'abord contre sa main.
Le terme "assouplir" est un non-sens; il faut éduquer et fortifier les muscles utiles au mouvement. Le cheval normal ne demande qu'à obéir. S'il n'obéit pas, c'est qu'il ne comprend pas. Il faut lui rendre le langage des aides simple et clair par des actions simples et qui ne contrarient pas sa nature."
Une explication " non scientifique ", si chère à Beudant, sur l'équilibre : NE - Bouhet page 13 et 14 :
" Et c'est ainsi que pour rétablir l'équilibre, tant de cavaliers commencent par chercher l'engagement des postérieurs qui lui-même favorisera l'encolure haute.
Or c'est exactement à l'opposé qu'il faut raisonner. C'est en mettant l'encolure haute, en mettant le poids en équilibre que les postérieurs viendront naturellement à leur place et prêts à donner l'action demandée.
Il est, en effet, très difficile au cheval, pour ne pas dire impossible, d'engager ses postérieurs sous une masse qui est en avant. C'est en voulant l’y contraindre que le cavalier ruine ses jarrets et provoque les résistances..."