1° - Mettre en confiance : calme, respect mutuel, se faire comprendre et laisser faire:
Le dressage du cheval consiste à le mettre en confiance, à décontracter tous ses muscles et à l'amener à livrer toutes ses forces au cavalier pour que celui-ci dispose à son gré de celles dont il a besoin, ou que, selon les circonstances, il permette au cheval de s'en servir à sa guise.
Le dressage à pied à la cravache, premier acte de soumission, qui pourrait paraître sans importance, servira promptement à le rendre calme, confiant, à réprimer tous les mouvements qui détourneraient son attention et retarderaient son éducation.
Pour se faire comprendre, c'est donc d'abord le calme qu'il faut obtenir et le langage des aides doit être simple.
L'animal ne répond qu'à ce que les aides lui demandent réellement. La faute provient presque toujours du cavalier qui, ne sachant pas parler correctement le langage des aides, ne se fait pas bien comprendre, ou exprime même le contraire
de ce qu'il veut dire.
... on emploie, habituellement, beaucoup plus de vigueur qu'il n'en faut en se servant des aides.
Il faut agir soi-même le moins possible et laisser le plus possible le cheval agir de lui-même.
Tant que le cheval reste léger, toute défense lui est impossible. En effet, pour qu'il se défende il faut qu'il raidisse une de ses parties, et la raideur de cette partie se traduit par celle de la mâchoire. Dès qu'on peut forcer l'animal à conserver sa légèreté de bouche, on l'empêche de résister, c'est à dire de se défendre.
LE CHEVAL : Comment le cavalier pourra-t-il juger de mes mauvaises intentions morales ?
LA MÂCHOIRE : Je l'en préviendrai par un serrement de dents ; cette espèce de garde à vous lui donnera le temps et les moyens de déjouer vos petites manoeuvres. Ne savez-vous pas que, comme l'homme, le cheval n'est jamais en colère, tant que ses dents se détachent facilement ?.
DIALOGUE ENTRE LE CHEVAL ET LA MÄCHOIRE - ME - Baucher p.229
D.: Pourquoi la contraction de la mâchoire est-elle un aussi puissant obstacle à l'éducation du cheval ?
R : Parce qu'elle absorbe à son profit la force que le cavalier cherche vainement à transmettre pour en répartir les effets sur toutes la masse.
EXPOSITION SUCCINCTE DE LA MÉTHODE PAR DEMANDES ET RÉPONSES - ME - Baucher p.150
*But et moyens :
Le but est la légèreté, c'est à dire l'obéissance aimableaux effets les plus doux des aides, ce qui est loin de ressembler à une élévation subite de l'encolure ou à une fuite précipitée au moindre effet de main ou des jambes.
DU BRIDON : Baucher disant à L'Hotte : " Le bridon c'est si bon ". En effet dans la recherche du ramener, la main seule doit agir sans le secours des jambes du cavalier et ellene doit pas permettre à la tête du cheval de se rapprocher de la verticale avant que la légèreté ne soit parfaite.
Or, le moyen le plus sûr d'arriver à ce résultat est l'emploi du filet, du simple bridon, par la main très haute et fixe qui donne l'élévation maxima de l'encolure et la légèreté ; alors seulement, on laisse la tête se placer à la position la plus commode, verticale ou à peu près.
Éviter l'acculement : ....Quant aux fonctions des jambes, elles consistent à empêcher un mouvement rétrograde du corps... tout en ayant arrêté l'action de la main.
Si l'animal est acculé, le cavalier fera agir les jambes seules ... doucement ... sans trop de force, puisqu'elles n'ont, dans l'acculement, qu'à faire refluer le surplus du poids pesant sur l'arrière-main, sur la partie antérieure.
ME - Baucher p. 193 - Mémoire de M. De Sainte-Reine, légèrement modifié
Se rappeler en cas de défenses ou d'incompréhension : ( à appliquer avec calme et sérénité )
" l'élévation du bout du nez " et " l'opposition de la tête aux hanches " BEE - Boisgilbert p. 26 à 36
" Manière d'opposer les épaules aux hanches "
* Qui trouve son application à toutes les périodes du dressage et chaque fois qu'un cheval
montre de l'hésitation pour se porter en avant. DCD - Kerbrech p. 164
La main " insinuante " de Beudant permettait d'obtenir les résultats des différentes phases des dessins,
formels, certes, mais qui présentent les buts vers lesquels il faut tendre :
Position naturelle d'extérieur
Élévation sans brusquerie
Élévation en emmenant doucement vers l'arrière
La légèreté trouvée, essai de descente
de main
" La tête tombe comme dans un mouchoir "
Tant que Vallerine ne sera pas tout à fait confirmée dans le port de parade de l'encolure,
exerce-la souvent ainsi et tu arriveras sûrement à obtenir à volonté le renversement
vers l'arrière, de la partie supérieure de l'encolure, la tête restant verticale.
Seulement après avoir obtenu la vraie position avec la main fixe,
il faudra laisser couler les rênes, baisser la main
C'est en place ou au pas seulement qu'on peut rendre très vite le cheval léger de la bouche et des hanches, qu'on peut détruire promptement toutes les résistances.
Pour aller vite en commençant, il faut tenir les jambes à une petite distance des flancs au moment où le mors agit, et ne rendre que suffisamment pour ne plus sentir la bouche, dès que les jambes sont employées. On peut ainsi passer très rapidement d'une action de main à un effet des jambes, et souvent on a besoin de se servir successivement de l'une et de l'autre à des intervalles très rapprochés. Le point essentiel dans cette partie du dressage c'est de ne pas opposer la main aux jambes, sauf dans le cas où il est nécessaire d'en arriver à l'effet d'ensemble sur l'éperon. Tout est là.
En cas de résistances sérieuses il faut souvent décomposer la force et le mouvement : laisser le cheval dans l'inaction jusqu'à ce que l'équilibre soit rétabli ; que le mouvement qui a provoqué la défense " ne résonne plus dans son organisme ". Quand le calme est revenu, le cavalier redonne l'action et la position qui doivent produire le mouvement précédemment cherché ou l'allure interrompue.
5° - Résultats : vers l'équilibre absolu indiqué par la légèreté constante
Or, lorsque la légèreté est obtenue par les rênes isolées et tenues courtes, elle a, comme nous l'avons dit, pour conséquence le ramener de la tête et l'engagement des membres postérieurs.
Il en résulte un état d'équilibre tel que la plus petite action de jambe détermine, selon le cas, la progression ou l'accélération de l'allure.
L'animal est d'autant plus disposé à se porter en avant, à s'actionner, que toute appréhension de la main a disparu par ce seul fait qu'il goûte son mors, qu'il est vraiment léger.
Rien ne s'oppose donc plus à sa franchise, et il gagne d'autant plus en impulsion que sa légèreté se complète et se confirme d'avantage.
Pour qu'un cheval soit bien dressé en haute équitation, il faut qu'il soit " dans la main " et " bien mis " dans la main et dans les talons sans en avoir peur.
Le contact avec la bouche ne doit jamais cesser, mais il est évident qu'il peut se réduire simplement au poids des rênes ...
C'est l'action de la main qui doit pouvoir cesser et non pas la relation qui est indispensable entre la main et la bouche du cheval, ...
Quand le cheval est devenu assez fort pour se passer des rênes qui soutiennent et guident sa tête comme des lisières, faire une descente de main veut donc dire simplement " cesser de faire sentir la main "... en un mot, laisser l'animal complètement libre tant qu'il garde la position qu'on lui a donné...
Faire une descente de jambes veut dire simplement cesser de faire sentir les jambes au cheval une fois qu'elles ont indiqué le mouvement à faire ou donné l'allure qui doit s'entretenir d'elle-même et sans l'aide continuelle des jambes.
Quand il est en mouvement, son impulsion doit se continuer sans altération jusqu'à ce que le cavalier en diminue ou en annule à sa volonté l'intensité.
7° - Redresser par des appuis de rênes sur l'encolure pour avoir le cheval parfaitement droit :
Une des plus grandes difficultés équestres est d'obtenir et de conserver sans cesse le cheval bien droit d'épaules, de hanches, d'encolure et de tête.
... répéter souvent ces appuis de rênes de pied ferme et à toutes les allures pendant tout le cours du dressage.
Il va sans dire que ces actions de rênes demandent du tact et de la délicatesse, mais donnent des résultats certains au cavalier persévérant et consciencieux.
... le cavalier doit avoir l'attention constante de placer et de maintenir son élève , malgré les exigences du dressage, bien droit d'épaules et de hanches, à toutes les allures, en station, ou pendant le reculer.
Quand au cavalier, il n'y a pour lui, avec quelques principes élémentaires, que le tact guidant l'expérience et
un travail assidu.
Il doit étudier le tempérament du sujet qu'il veut dresser, car le tempérament varie avec chaque individu et le même principe s'applique d'une façon particulière sur chaque animal.
Les deux grands principes sur lesquels tout repose :
1° - Mettre le cheval en situation d'exécuter le mouvement demandé, mais l'y mettre en le maintenant droit
et par des moyens simples, non par des complications de l'accord des aides.
... pour tout, placer le cheval par les rênes en le maintenant droit et le laisser faire.
2° - Décomposer la force et le mouvement. ... quand, dans le dessage, l'équilibre se perd, que des résistances sérieuses se produisent. ... c'est le tact qui guide, ... mais ne jamais laisser le cheval faire ce qui ne lui est pas
demandé.
... le succès est à celui qui applique le mieux cette maxime de Baucher :
" Qu'il croie qu'il est son maître et c'est alors qu'il est votre esclave."