* " De la façon dont seront faites les flexions dépendra en grande partie le dressage du cheval, car il est très difficile
de reprendre un cheval qui a été mal éduqué sous ce rapport ...
Ce n'est pas sur la tête sur la tête qu'il faut agir; elle doit rester haute et immobile où le cavalier la place; le but est de mobiliser la mâchoire inférieure, la langue fait alors sauter le mors, la bouche s'entr'ouvre très peu, moelleusement, sans raideur, et après la flexion, la tête ne doit pas se déplacer. Pour toutes les flexions, le cavalier doit élever la tête du cheval
* " On a soin, entre ces différentes flexions, de laisser le cheval au repos en quittant complètement les rênes pendant une
à deux minutes chaque fois qu'il est bien léger. On l'habitue ainsi à se soutenir de lui-même. On le punit par des demi-arrêts quand il déplace sa tête ou qu'il abaisse son encolure. "
A rapprocher de la flexion expliquée par Boisgilbert dont les recommandations sont capitales
* ... " Mais, pour arriver à ce résultat dans la légèreté, il faut pratiquer continuellement le grand principe : PRENDRE et RENDRE.
Prendre pour faire céder la résistance; rendre pour récompenser de la concession; prendre de nouveau afin de profiter de cette concession pour en obtenir une plus grande, et ainsi de suite.
Il ne suffit pas que le cheval mâche son mors, il faut encore qu'il le lâche. C'est là la dernière concession qui prouve que la flexion est véritablement complète.
1° D'équilibrer le cheval par la hauteur de l'encolure.
L'élévation de l'encolure , chargeant également l'avant-main et l'arrière-main, leur laisse toute leur liberté et toute leur énergie. Elle place le cheval; il ne restera plus tout à l'heure qu'à l'animer. L'encolure haute, c'est les jarrets s'engageant aisément sous le centre, c'est la hauteur des actions de l'avant-main. En un mot, c'est le bon équilibre, c'est la grâce par la légèreté.
2° D'affermir l'encolure dans l'axe du corps...
( Se rappeler la rigidité de l'encolure de Boisgilbert )
3° De faire la légèreté par la décontraction ou flexion de la mâchoire.
Il n'est pas douteux que l'on obtient plus facilement la mobilisation de la mâchoire en restant en place
* " Baucher résiste toujours quand il y a résistance, et ne rend que lorsque le cheval cède. Il résiste par un mouvement spontané, vigoureux, lorsque la résistance se manifeste d'une manière vive et violente; avec lenteur et progression, si la force opposante se produit lentement et progressivement. "
OBSERVATION. Les flexions à pied, incomplètement faites, non-seulement sont sans effet satisfaisant, mais encore elles portent le cheval plutôt aux résistances qu'aux concessions qui sont les premiers éléments de son éducation. La prolongation des flexions qui s'obtiennent facilement aurait son danger. L'encolure s'amollirait au lieu d'être liante; elle s'isolerait du corps, avec lequel, au contraire, elle doit s'identifier, pour établir entre eux une espèce de solidarité qui fait réagir, sur toute la masse,
un léger déplacement de la tête et provoque promptement tous les changements de position désirables. ( Se rappeler encore la rigidité de l'encolure de Boisgilbert )
Lorsque le cheval se soumettra à tous ces exercices, sans résistance, ce sera une preuve que l'assouplissement a fait
un grand pas et que l'éducation première est en voie de progrès.
* Cette position élevée de l'encolure, obtenue par une force de bas en haut, prévient l'acculement en reportant en arrière le poids dans la limite du mouvement rétrograde.
*Remarque. La flexion latérale de l'encolure a détruit toutes les résistances provenant de rétraction ou de contracture des muscles de l'encolure; la flexion directe et semi-latérale de la mâchoire, avec le soutien de l'encolure et l'élévation de la tête, détruit les résistances que la mâchoire pourrait présenter dans n'importe quelle position.
* ACTION DE LA MAIN. -- Quand une serrure, mal entretenue, parait difficile à ouvrir et qu'après plusieurs essais infructueux
on emploie la force, qu'on s'impatiente, on dépense sa peine en pure perte et on finit par tordre ou par casser la clef sans faire céder la serrure. Mais, si avant d'en arriver là, on fait venir un serrurier, celui-ci prend doucement la clef et, sans faire aucun effort, il ouvre la serrure comme par enchantement. Voilà l'action de la main sur la bouche du cheval au moyen du mors.
Quand, donc, on obtient la légèreté de la bouche, c'est qu'on réussit à faire disparaître les résistances à un endroit quelconque; c'est qu'on produit ou qu'on rétablit l'équilibre.